251. des modèles, des héros et des idoles
L'autre jour, quelqu'un me disait qu'un an après leur mariage, un couple gay de ses amis avait demandé le divorce. Quelque part, j'ai été un peu surpris, parce je savais que ce couple avait vécu plus de 10 ans ensemble, avec maison, chien, barbecue, et tous les accessoires du couple sans histoire. Et puis je me suis dit: si les mariages hétéro ont des statistiques de presqu'un divorce pour deux unions, pourquoi faudrait-il que celles pour les mariages homo soient meilleures... Parce qu'ils tiennent plus au mariage que les hétéro? Parce que les couples homo ont dû faire face à plus de difficultés pour se construire? Non, il est probable que, dans la banalité la plus totale, les mariages homo soient tout simplement des mariages normaux, ni meilleurs ni pires que les autres.
Je me suis rappelé un article que j'avais lu dans The Advocate (du temps lointain où j'avais assez de pognon pour m'abonner) où un célèbre couple gay (qui était passé à la télé chez Oprah et qui faisait l'orgueil de la communauté gay bourgeoise) a finalement admis qu'ils allaient se séparer pour une banale affaire d'adultère. Voilà que les idoles tombaient de leur piédestal. Mais le journaliste concluait fort justement: pourquoi voudrions-nous que les héros gay soient moins humains et plus infaillibles que les autres?
Même réflexion en apprenant que le premier évêque gay épiscopalien, Mgr Gene Robinson (sur la photo) du New Hampshire, avait publiquement annoncé qu'il prenait quelques semaines pour suivre une cure de désintoxication. Il semble qu'il soit devenu dépendant à l'alcool. Outre qu'il n'est pas le premier prêtre ou évêque à être accro à l'alcool, les fidèles de son diocèse ne s'y sont pas trompés: ils l'ont félicité pour avoir donné l'exemple à d'autres qui pourraient être dans la même situation de dépendance. Aujourd'hui, Mgr Robinson a repris ses activités.
Et voilà que cet homme, que l'on prenait pour un héros de l'avancement des gay,
se révèle un être humain comme les autres, avec les mêmes fragilités et
les mêmes faiblesses. Mais, à mon sens, ce qui fait de lui le vrai
"évêque chrétien", c'est comment il a pris en compte sa fragilité et sa
faiblesse: avec responsabilité et sans chercher à se cacher. Suivez mon
regard...
Dans le même ordre d'idée, un célèbre baisodrome gay de Waterloo (en Angleterre, pas en Belgique) a été félicité par la police locale,
parce que tout le staff s'est mobilisé pour mettre fin aux agissements
d'un violeur dans l'établissement. Et quelque part, je me suis dit:
comment est-ce possible qu'il y ait des homo violeurs? Et puis, là
encore: nous ne sommes ni meilleurs ni pire que les autres (quoi qu'on
dise), nous sommes juste humains.