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Un Blogue CathoGay
5 décembre 2006

363. pressés de se marier

Pratiquement un an après l'introduction de l'union civile en Grande-Bretagne, qui est quasiment l'équivalent d'un mariage, les premiers chiffres montrent un très grand succès de la formule, au point que le gouvernement a vu en un an autant de couples qui se sont unis qu'il n'en anticipait d'ici 2030. C'est vous dire comme les études minimisent le goût des homo à faire enregistrer leurs unions et surtout à les célébrer.

D'autres éléments m'ont un peu surpris dans l'étude, quoique... Ainsi par exemple, ce sont les gay (dans le sens d'homosexuel masculin) qui veulent le mariage plus que les lesbiennes, dans une proportion pratiquement de deux sur trois. Mais c'est vrai que, chez les lesbiennes en général, le mariage est souvent perçu comme une institution machiste inventée par les mâles pour soumettre les femmes. J'ai vu parfois moins d'enthousiasme à défendre l'idée du mariage homo chez les lesbiennes que chez les gay...

Par contre, je suis heureux de voir que ce ne sont pas de "jeunes" couples qui se marient mais plutôt des couples de longue durée qui attendaient parfois la possibilité de célébrer leur union (au moins civilement) depuis des années. Seulement 12% de ces nouveaux mariés ont moins de 35 ans. En un sens, ce sont des acharnés de la vie de couple qui se marient. Et les homophobes qui prétendent que les couples homo ne veulent le mariage que pour la pompe et les paillettes feraient bien de regarder d'abord toutes ces années de vie de couple, avec ses difficultés et ses joies, avec souvent d'ailleurs plus de difficultés que n'en auraient les couples hétéro.

Car alors qu'on peut supposer une part d'inconscience à voir de jeunes couples (homo ou hétéro) se marier, je trouve que c'est un très beau témoignage de foi en l'amour quand on voit des couples de quadra ou de quinqua franchir le pas du mariage. En ce sens, pour ceux qui en doutaient encore, les homo rendent ici un grand hommage à l'institution du mariage.

Par contre, l'article suggère à la fin qu'il y a un revers de la médaille: les couples homo qui n'entrent pas dans le mariage risquent de perdre une série de bénéfices sociaux ou fiscaux. Car auparavant (du moins tant que l'union civile n'existait pas pour les homo), il suffisait d'être concubins pour bénéficier de ces avantages. Mais aujourd'hui, les homo sont alignés sur les hétéro: les couples mariés sont supposés mieux protégés par la loi (socialement, fiscalement, pour les questions d'héritage, etc.) que les couples non-mariés. Voilà pourquoi ceux parmi les homo qui n'ont pas l'intention de se marier pourraient perdre certains avantages... J'avais entendu le même argument en Belgique également.

Globalement, donc, ceux qui ont prétendu que l'ouverture du mariage aux homo allait saper l'institution du mariage en sont pour leurs frais. Au contraire, le mariage homo se révèle être une affirmation de la beauté du mariage. Il y a bien des choses que nos pays pourraient faire pour encourager le mariage, aider à diminuer les divorces, permettre aux enfants de vivre le plus possible avec leurs deux parents et à faire en sorte d'aider les familles. Pour moi, il est clair qu'empêcher le mariage homo ne va pas du tout dans ce sens là. Au contraire, les chiffres le montrent de plus en plus: dans les pays qui ont adopté des formes diverses d'union homosexuelle, la famille en est sortie renforcée.

Quant à la hiérarchie catholique, je suis maintenant certain qu'elle se prive d'alliés pour la défense de ses valeurs familiales et humaines en s'opposant à la reconnaissance de couples homo durables et fidèles. En quelque sorte, elle joue contre son propre camp. Et curieusement, ce sont les défenseurs des unions civiles homo (dont un paquet de non-chrétiens) qu'il faudrait remercier pour leur contribution à la promotion des valeurs chrétiennes de la famille.

On n'a pas fini de reparler de ce paradoxe...

 

 

 

 

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