456. sur la Brigade du Pouvoir Gay
Vous connaissez la nouvelle technique pour se faire élire quand on est de la bonne super-droite? Avant, on devait épouvanter le bon peuple avec les Sarrasins, les Cosaques, les Mongols et autres cavaliers qui trucidaient nos prêtres et violaient nos vierges. Plus tard, on a tablé plutôt sur le fameux "ennemi parmi nous", les "vipères en notre sein", comme par exemple les Juifs.
Plus récemment, il nous vient de la Très Catholique Pologne une nouvelle méthode: la "Brigade du Pouvoir Gay". Je dois dire que je serais mort de rire si, en 2005, ces "fausses bombes" n'avaient pas paralysé pendant des heures certaines grandes villes polonaises et favorisé l'élection d'un candidat de la droite "franche".
Voici l'article de News Gay qui parle de dégonflage de cette baudruche. Et pour votre confort, je vous copie-colle la dépêche ci-dessous. Mais même si je me réjouis de cette nouvelle, je trouve que deux ans c'est long à attendre pour qu'on dise officiellement que les homo n'ont rien à voir avec ces bombes. Tout ça me rappelle furieusement les menaces de mort proférées contre le nouveau président de l'épiscopat italien et qu'on a attribué bien vite aux gay.
Et puis, connaissant les foules, il y aura toujours quelqu'un pour dire: "pas de fumée sans feu". Une fois qu'on a commencé à propager la rumeur que des alertes à la bombe et la paralysie de plusieurs villes sont le fait de groupuscules extrémistes homo, ce n'est pas un jugement prononcé deux ans plus tard qui va l'arrêter.
Non, il n'y a rien à faire: si l'on fait de nous des boucs émissaires, ça sent trop fort le bûcher pour ne pas en être inquiet.
"La police polonaise a abandonné ses investigations au sujet des fausses
bombes découvertes dans quatre villes du pays, en 2005, quelque heures
avant l'élection présidentielle et revendiquées par une prétendue
"Brigade du pouvoir gay". L'hypothèse d'une manipulation s'en trouve
crédibilisée.
13 engins explosifs, "très sophistiqués" aux dires de la police,
avaient été retrouvés à Varsovie provoquant le chaos dans la ville. De
fausses bombes identiques avaient été découvertes dans des gares de
Gdansk, Gdynia et Sopot, suscitant la panique dans les rues.
Dans un "manifeste" adressé à la presse de Varsovie, sous forme de
message électronique de sept pages, une certaine "Brigade du pouvoir
gay" s'en prenait au maire homophobe de la capitale, Lech Kaczynski,
candidat de la droite conservatrice, qui se présentait à l'élection
présidentielle.
Kaczynski venait d'interdire la tenue de la Gay Pride, mais 2.500 personnes avaient néanmoins manifesté dans les rues.
"Vous paralysez notre vie, nous allons paralyser les vôtres", revendiquait notamment ce manifeste.
Ces alertes avaient en partie joué en faveur de l'élection de Kaczynski.
Pourtant, dès les premières recherches de la police, aucun indice n'est
apparu concernant l'existence effective d'une quelconque organisation
LGBT en relation avec ces fausses "bombes".
Les milieux libéraux et la communauté gay ont rapidement émis
l'hypothèse d'une manipulation de partisans de Kaczynski pour peser sur
l'élection en effrayant l'opinion publique.
Depuis, l'enquête n'a jamais crédibilisé la réalité d'un quelconque
poseur de "bombes gay". La photo floue de l'auteur prétendu du mail
ayant averti de la pose des engins n'a jamais permis une quelconque
identification. Et aucune arrestation n'a été faite par la police
malgré l'interrogatoire de dizaines de personnes, dont le milieu LGBT
notamment."