Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un Blogue CathoGay
25 septembre 2007

460. plaisir du ballon rond

Je fais partie de ces "garçons sensibles" qui a vécu dans un milieu où le football était roi, dieu et dictateur. Le souvenir de soirées interminables à m'ennuyer devant la télé à regarder le foot, à écouter (sans comprendre) des copains et les mâles de ma famille parler pendant des heures (et je pèse mes mots) des rencontres du week-end passé. Humiliation de n'être jamais choisi (ou choisi le dernier) pour jouer au foot avec le autres enfants ou adolescents, de jouer comme si j'avais deux pieds gauches et bien sûr de ne pas avoir empêché l'attaquant de l'autre équipe de mettre le but décisif dans les filets devant lesquels j'avais patrouillé comme un crétin. Et je ne vous parle pas du froid, de la pluie, du fait que je me suis ramassé des coups,...

Rien que de l'écrire, c'est clair: je déteste le foot.

L'un de mes plus grands bonheur en arrivant à l'âge adulte, c'est que je suis devenu capable de refuser de jouer au foot, de regarder du foot et même de parler foot. Je n'ai plus regardé un match de foot à la télé depuis 25 ans. C'est bien simple, j'étais à Berlin l'été dernier, début juillet, en remarquant à peine qu'il y avait le Mondial en Allemagne.

Sans risquer de me tromper beaucoup, je crois ne pas être le seul. Le foot a une réputation affreuse chez les homo. D'ailleurs, quand un garçon me dit qu'il déteste le foot, je le soupçonne toujours d'être pédé. Et 8 fois sur 10, je vois juste. Bon, allez, 6 fois sur 10.

Curieusement, j'ai goûté une forme de revanche pendant mon séjour aux États-Unis où le foot (le soccer) est considéré comme un sport "de filles et de tapettes" par les tenants du football américain. Alors que j'avais passé des décennies à croire qu'il s'agissait du sport mâle par excellence...

Attention, comprenons-nous bien: je pourrais regarder certains footballeurs pendant des heures, du moment qu'on ne me demande pas de comprendre quoi que ce soit à ce qu'ils font. Je pourrais également passer des heures dans les vestiaires. Et, selon moi, certains des plus beaux hommes au monde sont des footballeurs, à commencer par ce cher Cristiano Ronaldo, la perle de Madère. Vous n'avez qu'à googler son nom pour trouver toutes les preuves de ce que j'avance.

C'est donc avec la plus totale bonne humeur que je salue la tenue du championnat du monde du football gay, qui vient de s'ouvrir à Buenos Aires, une ville qui est en bonne voie pour devenir la capitale homo de l'Amérique Latine. Les autorités de la capitale argentine ont au début du mois octroyé une carte de réduction pour les touristes gay qui représenteraient 15% des visiteurs de Buenos Aires.

Pour ceux qui s'en souviennent, la précédente édition (la 9ème) du Mondial gay de football s'était tenue au Danemark, avec une victoire... de la sélection française, tiens donc.

Il y a 28 nations représentées et le slogan est on ne peut plus approprié: "le ballon est rond pour tout le monde". Une organisation de l'IGLFA (International Gay and Lesbian Football Association).

Que l'on ne s'y trompe pas: ces jeunes gens sont des homo qui prennent le foot très très sérieusement. D'ailleurs, d'après moi, les homo qui pratiquent un sport sont tout aussi incompréhensibles que leurs collègues hétéro, en particulier les footballeurs. Dans beaucoup de pays, les clubs "homo" de foot font partie des fédérations "normales", même si elles évoluent dans des divisions locales. De plus, je salue l'importance de cette présence pour changer les mentalités dans le milieu du sport. Parmi ces clubs gay de foot, signalons le Paris Foot Gay.

Donc, encore un préjugé qui tombe: les homo ne sont pas pire footballeurs que les autres, c'est juste qu'ils n'arrivent pas à se sentir à l'aise dans un milieu aussi homophobe que le foot.

On me dit pourtant qu'il fourmille de gay "placardisé", ce milieu du ballon rond. Je n'ai aucune peine à le croire, d'autant plus que c'est le cas de la plupart des sports à réputation "machiste". Si vous saviez ce que j'ai entendu sur le rugby...

En fait, je suis même persuadé que parmi les meilleurs sportifs ou footballeurs de tous les temps, il doit y avoir un certain nombre d'homo de l'ombre.

Tout comme la dernière fois qu'on a parlé de sport dans ce blogue, certain (je le sais) vont me dire qu'ils ne comprennent pas l'idée de faire du sport "entre homo". C'est leur droit. Malgré tout, je voulais aujourd'hui soutenir ces footballeurs homo et leur championnat du monde.

Disons que c'est une sorte de réconciliation avec mon enfance.

Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Publicité