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Un Blogue CathoGay
23 mai 2006

284. super héros en pagaille

Il y a quelques semaines, je regardais le deuxième épisode des aventures des X-Men à la télé. Ce sont des mutants qui sont nés dans la race humaine mais qui ont beaucoup de mal à se faire accepter, y compris dans leur propre famille. Souvent même, ils sont persécutés parce qu'ils sont considérés comme des rebuts de l'humanité ou des monstres. Du coup, il y a deux courants parmi ces mutants: ceux qui sentent que leurs super-pouvoirs les obligent à se mettre au service de l'humanité, et notamment de la justice et du droit, et puis ceux qui pensent au contraire que la "vieille" humanité ne mérite pas de survivre après toutes les souffrances qu'ils ont endurées à cause de leur "différence".

Quand j'ai entendu la réplique de la mère d'un de ces jeunes mutants: "mais, tu as déjà essayé... d'être... enfin... pas comme eux...", je me suis dit ça sent la métaphore à plein nez.

Et comme de juste, je ne suis pas le premier à me faire la réflexion, comme on peut le lire aussi chez Cossaw, Grand Spécialiste en Rien. Quoi de plus normal qu'on dise que des générations de jeunes homo ont lu les aventures des X-Men comme une parabole de leur propre destinée. Et quoi de plus normal aussi que les mouvements homophobes américains suggèrent à cor et à cri de boycotter les magasines qui publient les aventures de ces super-héros mutants.

Dans les films (deux déjà sortis et l'un qui est presque là), la parabole gay est d'autant plus facile à détecter que le chef des "bons" est campé par Patrick Stewart (qui a toujours proclamé que c'est un compliment que de suggérer qu'il soit gay) et l'archi-méchant est Ian McKellen (qui promène ses conquêtes masculines à toutes les cérémonies d'Oscar et autres).

l'acteur Patrick Stewart

 

Même le sérieux Wikipedia rappelle le fait que les X-Men ont souvent servi à décrire les homosexuels. Pour des raisons semblables, c'est aussi la série qui a eu les premiers super-héros féminins et afro-américains.

l'acteur Ian McKellen

Et c'est facile de faire tous ces rapports: les dons des X-Men se révèlent à la puberté. Et tant qu'ils ne les montrent pas en public (ou qu'ils ne sortent pas leurs super costumes), le commun des mortels ne voit aucune différence entre un mutant et un autre. En plus, ça ne se soigne pas et les autorités hésitent entre les interdire ou les accepter.

J'ai presqu'envie de dire que chaque jeune homo, dans son parcours d'acceptation et d'estime de soi, devrait lire ces histoires et se choisir l'un de ces X-Men comme figure. Il faut dire d'ailleurs que la grande majorité de ces mutants ont des physiques assez, disons, décoratifs. Et en ce qui me concerne, j'ai toujours eu un faible pour le Cyclope, d'autant plus depuis que James Marsden joue le rôle.

Je crois d'ailleurs que c'est lui qui, dans le troisième épisode (qui va sortir bientôt chez nous, cette semaine aux USA), aura cette réplique: "nous guérir? mais nous guérir de quoi? Nous sommes parfaitement heureux d'être ce que nous sommes. Nous en sommes même fiers." Et ne parlons pas de l'arrivée du personnage de Angel, joué par Ben Foster (que j'avais découvert dans le Laramie Project, le film lié à l'histoire de Matthew Shephard).

Oui, décidément, une bien belle parabole. Elle n'aurait pas été meilleure si on l'avait écrite nous même...

 

l'acteur Ben Foster


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