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Un Blogue CathoGay
29 juin 2005

75. comment dépasser l'agression

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Je pense beaucoup de bien du blogue "Culture et Débats". D'une part parce que le bloguemestre lit énormément et a le don de faire partager ses lectures, notamment les livres autour d'un thème gay.

 

Mais aussi par ses réflexions personnelles que je trouve souvent pertinentes. Et notamment sur le thème du pardon, pour lequel il semble avoir une véritable passion.

 

Voici notamment ce qu'il écrit après une agression homophobe dont il a été la victime:

 

"Face à des agressions homophobes, comment faire entendre raison à un être qui n’est pas dans la raison ? Comment entrer dans une discussion raisonnable avec quelqu’un qui s’inscrit, d’emblée, dans le registre de la violence ? Vieille question : "on ne peut pas convaincre un fou furieux, on ne peut que le contraindre." Mais on prend alors le risque d’utiliser ses propres armes et d’apparaître soi-même, à ses yeux, comme un autre fou furieux ? Cercle vicieux de la violence ; on s’oppose à la violence de l’autre en utilisant soi-même la violence et l’on perd tout espoir de restaurer une relation pacifiée. Et, pourtant, qui peut subir une agression sans réagir ?
Ne pas laisser libre cours à la violence de l’autre... sans, pour autant, répondre à l’agression par l’agression. S’opposer à la violence par autre chose que la violence. Sacré pari !
La justice est là, me dit-on, justement pour faire réussir ce pari en refusant de débattre à chaud, en rappelant la loi, en s’en remettant à un tiers indépendant (le gendarme, l’avocat, le juge…), en passant par l’écrit (institutionnel ou personnel)… Tous ces moyens que la justice utilise devraient éviter aux hommes de se précipiter les uns sur les autres...
Pourtant, même avec ces moyens, en sortant de la gendarmerie après une confrontation avec mon agresseur, je me suis dit qu’il y avait un mort au tapis. La mort symbolique de mon agresseur humilié. Je suis reparti avec le goût amer d’une victoire obtenue à l’arraché, sans la moindre gloire. Comment puis-je me réjouir d’avoir "abattu" un homme ? Et ce n’est pas fini puisqu’il faudra reprendre cette partie de bras de fer épuisante en septembre au tribunal correctionnel. Ces confrontations sont aussi "difficiles" à vivre que l’agression en elle-même, surtout quand on a comme éthique qu’il ne faut jamais désespérer de la raison. Comment croire encore en cette dernière dans de tel moment ?"

 

Je ne vais pas lui faire des leçons de morale, évidemment. Trop facile de donner des leçons "à la schtroumph à lunettes" dans ce domaine-là. Car le débat (même théorique) n'est pas simple, d'autant plus que, dans le domaine chrétien, se mêlent aussi les questions de la justice, du pardon, de la réconciliation et de la paix: quatre notions que l'on mélange souvent et que l'on balance à tort et à travers, à mon avis.

Tel que j'ai compris les choses, le pardon est une nécessité personnelle pour survivre au mal. La réconciliation n'est pas toujours liée au pardon car elle n'est possible que si une relation peut s'instaurer. La justice est toujours due, en tant que réparation du mal, d'une manière ou d'une autre (même symbolique). La paix ne vient que quand le conflit est terminé et que la sécurité est revenue.
Une lecture rapide et superficielle du message chrétien fait qu'on mélange allègrement pardon, paix, réconciliation et justice. Je l'ai découvert notamment en lisant Tim Guénard, Plus Fort Que La Haine.

 

Et il arrive même qu'on impose à une victime une attitude de pardon ou de réconciliation sous prétexte que c'est une vertu chrétienne, avant même de lui avoir donné une chance de guérir de sa souffrance. Et il n'y a rien de pire que ces cul-bénis qui voudraient qu'on soit "gentil" et qu'on "pardonne". Le détournement du message du Christ fait qu'on se retrouve avec une spiritualité de village de Schtroumphs.

Une des choses qui m'attriste le plus, c'est la façon dont certains donneurs de leçon voudraient qu'on laisse tomber la justice parce que, soi disant, le pardon est une vertu plus chrétienne que la justice.

 


Pour vous faire réfléchir, et notamment si vous avez été victimes de violences homophobes, voici un DVD que j'aime beaucoup mais qu'honnêtement je n'oserais par revoir avant un moment. Il s'agit de Urbania. Attention, l'histoire est circonvolutoire à souhait et on ne comprend vraiment que dans les trois dernières minutes (il est d'ailleurs possible que vous n'aimiez le film que dans les 3 dernières minutes). Il y a aussi quelques scènes de tension et de violence homophobe assez difficiles à soutenir.

 

Mais pour moi, c'est une des meilleures choses que j'ai vue sur le thème du souvenir, de la colère, du règlement de compte... Je ne cacherai pas que je suis très partial en ce qui concerne l'acteur principal Dan Futterman (le fils dans Birdcage, quelques très beaux épisodes dans Will & Grace) que je considère comme un des  jeunes acteurs les plus sexy du cinéma américain. Comme vous dirait Will qui a un superbe dos même si tout brûlé, Dan Futterman est "totally delish". Je vous recommande une scène dans son lit, en début de film, je ne vous dit que ça. Un film à voir avec une boîte de nounours en gomme et sucre acidulé, avec du Coca Light Lemon sur plein de glaçons (parce que vous aurez besoin d'un peu de douceur après certaines scènes).

 

 

 

 

 

 

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