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Un Blogue CathoGay
18 mars 2006

247. je crois

Le mot credo évoque souvent des textes anciens et fixes. Des formules de la foi chrétienne qui ont été décidés par des pères augustes et conciliaires, dont le souvenir nous reste sous la forme de tableaux grandioses avec des rangées d'empourprés, de violettisés et de toute la grande smala typique des religions à costumes.

Par contre, je suis plutôt de ceux qui pensent que l'affirmation de la foi, la profession de foi (pour reprendre le terme technique), est une activité quotidienne. Dire qui est Dieu pour moi, dire que c'est le Christ qui est le centre de ma vie, etc. Les reprises quotidiennes (ou au moins fréquentes) sont nécessaires pour garder une fois vivante. Sinon, hélas, on en vient à confondre l'acte de croire avec l'adhésion à un ensemble de titres, de définitions, dont certains sont clairement archaïques.

C'est un article du Monde (et surtout son titre) qui m'a amené à réfléchir sur ce sujet et à rendre grâce aujourd'hui. Pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu:

 

Sur Internet, credos de chrétiens gays
LE MONDE | 04.03.06
© Le Monde.fr

L'article ne parle que de trois pédéblogueurs chrétiens, Aelred, Jean-Marc GayAnglican (tous les deux à Paris) et Eric Louis (les beaux yeux verts) à Lyon. Mais il est clair que le nombre de ces chrétiens qui écrivent (et ré-écrivent) leur credo tous les jours ne cesse d'augmenter. Merci, Seigneur.

Il est clair aussi que ces credo varient selon les jours: parfois très lyriques, parfois au contraire plein d'indignation ou de reproches (surtout à propos de l'Église). Ils ne sont pas non plus toujours très nuancés, que ce soit pour dire l'amour ou bien au contraire la désapprobation. Et, je le dis parce que je suis le premier concerné, on a tous à relire la fameuse histoire où il est question de paille et de poutre: c'est fou comme on apprend sur soi en lisant les errances ou les exagérations chez les autres.

Je ne saurais trop vous encourager, que vous soyez chrétiens ou éloignés de la foi, à vous exprimer sur ce que vous croyez ou tout simplement (ce n'est pas moins riche) sur ce que vous ne croyez pas. Toutes les professions de foi (ou d'athéisme), si elles sont personnelles et vraies, respectueuses des autres et profondes, sont une richesse pour l'humanité et pour l'Église.

D'où ma décision de publier plus largement certains de vos commentaires ou de vos messages. Surtout si vous avez pris le temps d'écrire des choses sensées ou bien réfléchies. Je trouve que si j'ai été l'heureux bénéficiaire de tel ou tel credo (court ou long), c'est le moins que je puisse faire que de le passer à d'autres.

Alors, aujourd'hui, je commence avec Charles de Bruxelles, qui m'a en vitesse commenté ce matin sa vision du film Brokeback Mountain et les effets que ça produit encore the days after.

Bonjour Lorenzo. Rapidement avant de repartir... Je reviens des courses, ce matin et je suis encore sous l'émotion de Brokeback Moutain! Quelque chose qui s'accroche et (suis-je un "garçon trop sensible"?) qui taraude.
Il a été question, sur ton blogue, de gays qui avaient un malaise ou disons plutôt un "mal-être" après avoir vu le film. Je les rejoindrais assez sur ce terrain.
Et je comprendrais assez qu'il y ait comme un relation d'une expérience "universelle" dans BM qui fait que nombre de personnes qui l'on vu l'ont apprécié au-delà de la question "particulière" homosexuelle (hormis le gros dos et le poil hérissé de certaines institutions catho, dont on peut d'ailleurs se demander en quoi elles ont pu voir dans ce film un apologie de l'homosexualité).
Un peu comme une nouvelle histoire de Roméo et Juliette?
Mais, est-ce la magie du film, du réalisateur, des acteurs, de tout? de la nouvelliste au départ de tout? j'ai été "touché" comme par une flèche de Cupidon... mais, j'espère passer cette phase, c'est un peu comme un acide qui ronge peu à peu: je n'ai pas de pensées suicidaires, mais il y a comme un vide, vertigineux qui dépasse la singularité de l'expérience relatée (les conditions spécifiques de lieu et de temps) qui rejoint probablement tous les impossibles à vivre dans mon Eglise et dans le monde, au vu et au su de tous, une véritable histoire d'amour.
Désolé de t'inonder de ce spleen; j'avais envie de partager cela avant de repartir au "boulot"...

Et encore merci, Charles. Et si ce film (ou la nouvelle qui lui a servi de base) est comme notre Romeo et Juliette, ce n'est de fait pas toujours mauvais de pleurer...

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