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Un Blogue CathoGay
19 mars 2006

248. brouter son trèfle

J'ai pris goût à la fête de Saint-Patrick (le 17 mars) quand j'étais aux Etats-Unis: rien de tel que des émigrés loin de chez eux pour transformer leurs origines et leurs racines en ce qu'il y a de plus kitsch au monde. Et je ne vous raconte pas les parades organisées par les Italo-Américains, les Grecs ou les Chinois vivant là-bas.

De plus, surtout à New-York je suppose, la parade de Saint-Patrick est l'occasion de sortir tout ce qu'il y a de catholique dans ce pays, et de bien montrer de quel bord religieux et social on est. Ma paroisse, comme les autres, avait un groupe qui défilait à la Saint Patrick, et il y avait l'un ou l'autre "garçons sensibles" que je trouvais "important" d'aider dans la préparation de son costume ou du repas... Si vous voyez ce que je veux dire...

Je ne suis pas outre mesure étonné que, pour la 16ème année consécutive, le comité organisateur de la parade de New-York n'autorise pas les Irish Gays & Lesbians à défiler. C'est un combat difficile, surtout quand on sait à quel point les épiscopats catholiques sont derrière les organisateurs de cette Saint-Patrick américaine. Et ne parlons pas de la difficulté, par exemple, des Afro-Américains homo à défiler lors des grands rassemblement blacks.

Heureusement, ce n'est pas le cas dans toutes les villes américaines, ni d'ailleurs en Irlande même, où les gay défilent avec les autres, que ce soit à Dublin, à Cork ou à Limerick.

Honnêtement, je m'en tapais un peu. D'autant plus que je sais que ça n'empêchait pas un très grand nombre de gay d'être présents à ces manifestations. Ainsi, pour prendre un exemple historique: le prêtre franciscain Mychal Judge, ancien aumônier des pompiers et homosexuel. Celui-là même qui est la première victime (chronologique) des attentats du 11 septembre.

Mais là où cette année est spéciale, c'est que, pour la première fois, le très catholique président du comité organisateur de la parade, John Dunleavy, s'est cru autorisé à franchir une étape: celle de l'insulte et de la diabolisation. Pourquoi ne pas permettre aux Irish Gays & Lesbians de défiler? C'est très simple. Je traduis:

"Est-ce que les Israéliens laisseraient un groupe de nazi défiler à Jérusalem? Est-ce que les Afro-Américains permettraient à une section du Klu Klux Klan de défiler avec eux dans Harlem? Ou faudrait-il permettre que les Irish Whores (prostituées) soient autorisées à défiler simplement parce qu'elles se disent d'origine irlandaise?"

Qu'en 2006, un habitant de New-York et un Catholique de premier plan se permette de tenir en public ce genre de propos en dit long. Et que personne ne l'ait sanctionné (dans son comité ou chez les évêques américains) en dit long aussi. On lui ferait bien brouter son trèfle à cet idiot.

Je reviens avec une de mes thèses favorites: une petite homophobie au sommet de la pyramide provoque des morts en bas de la pyramide. Les évêques tiennent un discours homophobe modéré (ils nient d'ailleurs être homophobes) et qu'est-ce que ça donne sur le terrain ou en bas de l'échelle? Des insultes, des assimilations des gay aux nazis, aux klanistes ou bien aux putes...

C'est l'effet d'avalanche... Comme je voudrais que les évêques provoquent, pour une fois, un effet d'avalanche positif !!!

Ces gay d'origine irlandaise qui veulent défiler ne sont-ils pas les fils, les filles, les frères ou les soeurs, les parents ou les amis des autres participants à la fête? Quel besoin de les exclure? Et surtout quel besoin de les insulter?

Je lis souvent le blogue d'un New Yorkais, Proceed At Your Own Risk, et j'avoue que c'est en grande partie pour sa collection de photos. Mais il a une façon de raconter son expérience de cette dernière parade de Saint Patrick qui donne froid dans le dos... Si c'est ça qui nous attend de la part de ces bons jeunes catholiques...

Mais je vais vous laisser avec une devinette amusante: traditionnellement, les participants aux parades de la Saint Patrick se collent (ou peignent) un trèfle bien vert à l'endroit où ils veulent recevoir les bises. Sur la joue... ou ailleurs... Vous avez trouvé où? Et aujourd'hui, je vois que la mode des bracelets de couleur a aussi frappé... et on ne les mets pas toujours au poignet ou à la cheville... si vous devinez où je veux dire...

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R
je cherche des gays
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