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Un Blogue CathoGay
22 septembre 2006

333. sous le choc

J'ai d'abord été sous le choc à la lecture des résultats publiés par le très sérieux American College Of Physicians (c'est à dire, pour faire simple, l'équivalent de l'ordre des médecins mais sans l'aspect légal qu'il aurait en Europe). Il s'agit d'une étude réalisée à New-York sur la différence qu'il existe entre les pratiques sexuelles des hommes (entre eux, s'entend) et ce qu'ils disent de leur orientation sexuelle. Le but étant de voir si cela a des implications sur la propagation de MST, dont le sida.

Selon l'étude, parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes (y compris le sexe oral, et c'est important de le souligner), il existe pratiquement un nombre équivalent d'hommes qui se disent homo et d'hommes qui se disent hétéro, ceux-ci ayant souvent une relation conjugale de longue durée (70% d'entre eux).

Or, toujours selon cette étude, ce sont les hétéro qui baisent avec des hommes qui sont largement moins protégés dans leurs relations sexuelles et qui seraient un facteur plus important de propagation des MST. Un résultat important pour ceux qui doivent organiser des campagnes de prévention...

Comparés à des hommes qui s'identifient comme homo, les hétéro sont moins enclins à se protéger lors de relations sexuelles, comme par exemple à utiliser des préservatifs. Comme si, me dis-je, l'usage du préservatif les "marquait" comme faisant partie du "groupe à risque" homo...

Plus loin dans la page, on lit qu'environ 10% de ceux qui se déclarent hétéro ont régulièrement des relations sexuelles avec d'autres hommes. Alors qu'on estime qu'il y a environ 12% d'hommes qui se disent homo dans la ville. Je trouve ça choquant comme chiffre: un hétéro sur dix aurait des relations sexuelles avec d'autres mecs? Et l'étude dit bien que, parmi ces hétéro, il y en a 70% qui sont mariés...

Est-ce qu'il ne s'agit pas tout simplement d'homo ou bien de bi "placardisés"? ou tout simplement d'hommes qui sont dans des "phases" ou en pleine confusion sur leur orientation? Parce que, pris sérieusement, il faudrait comprendre qu'un hétéro sur dix a des préférences sexuelles qui ne correspondent pas à son orientation.

Les chercheurs font remarquer que la plupart de ces hétéro qui baisent des homo (mais qui sont souvent dans une relation conjugale) proviennent de milieux ethniquement marqués, ou moins éduqués, ou moins fortunés... des milieux réputés comme plus homophobes. D'où, dans la conclusion, une question évidente: ont-ils répondu qu'ils sont hétéro parce qu'ils détestent l'idée d'être associé d'une manière quelconque avec des saletés de pédales? Pour ma part, je n'en serais pas surpris: on sait que dans certains milieux, on affirme haut et fort qu'il n'y aurait pas d'homo chez eux, ou peut-être quelques bi (et encore à la rigueur).

D'ailleurs, l'étude n'exclut pas que certains de ces "soi disant" (littéralement) hétéro n'ont de relations sexuelles qu'avec d'autres hommes et jamais avec des femmes... Suspect tout ça.

Donc, au bout du compte, je me remets du choc: les choses sont plus ou moins telles que je les imaginait. C'est-à-dire qu'il y a un paquet d'homo mariés (à des femmes) ou célibataires et qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes. Parfois ils s'agit d'hommes vraiment hétéro (et ne baisent d'autres mecs que pour le génital), et parfois ils sont bi ou homo placardisés (et alors il y a des possibilités de sentiments amoureux ou même de relation).

Ce genre d'étude médicale me conduit à penser qu'il reste encore beaucoup de malentendus sur l'homosexualité, notamment dans le grand public catholique. Non, un homme qui baise avec un autre homme n'est pas nécessairement homo. Tout comme un homme marié avec une femme ou continent pourrait malgré tout être homo.

C'est pourquoi des termes utilisés par la morale catholique officielle (comme les "personnes ayant des tendances homosexuelle") n'ont plus beaucoup de sens et montrent que, scientifiquement, ils datent. De même, s'adresser à tous les hommes qui baisent des hommes en ignorant que certains sont homo, certains bi, certains hétéro et d'autres en pleine confusion, ne peut entraîner que des simplifications abusives.

De plus, vaut-il mieux contribuer à changer les mentalités de sorte que les "placardisés" puissent se reconnaïtre gay ou bien faut-il renforcer encore les interdits de sorte qu'ils "disparaissent" dans l'anonymat hétéro et cessent de former une "soi-disant culture"? Pour ma part, je pense à l'épouse qui court des risques de contamination, aux enfants, etc. Et je serais plutôt en faveur d'aider les hommes à voir clair dans leur sexualité. Après tout, ça ne ferait pas de tort à la sainteté de l'engagement chrétien dans le mariage... Sans parler du fait de sauver des vies, ce qui est le but premier de l'article.

Et si le sida se propage parce que certains n'arrivent pas à s'assumer homo et à se protéger, ceux qui contribuent (notamment chez les catholiques) à une image négative de l'homosexualité portent une grave responsabilité. Littéralement, c'est une question de vie ou de mort. Dans ce cas-ci également, l'homophobie est mortelle et tue des gens.

En effet, qu'est-ce qu'il y a de commun entre, d'une part, un homo qui cherche l'homme de sa vie et a une vie sexuelle marquée d'affectivité et, d'autre part, un hétéro qui baise avec d'autres hommes parce qu'il trouve que certaines choses sont mieux faites (selon lui) avec des hommes qu'avec sa femme?

Je serais moraliste, je ferais un effort pour écrire des conseils différents pour ces deux catégories de personnes, ne fut-ce que pour reconnaître que les homo existent et ont des problématiques différentes. Dans un cas, il s'agit d'une véritable "orientation" sexuelle, dans l'autre, c'est simplement une "préférence". Moralement, je trouve qu'il y a une grande distance entre les deux situations...

Je laisse aux statisticiens parmi vous le soin de voir clair dans tous ces résultats. J'avoue que certaines terminologies me dépassent un peu. Mais je pense que cette étude pourrait apporter un peu de lumière dans beaucoup de débats.

Pour terminer sur une note légère, ça m'est arrivé souvent de repérer un homo aux goûts immodérés qu'il pourrait avoir pour certaines chanteuses sulfureuses. Les fameuses gay diva... Et voici une image d'un de ces fans...

 

 

Quant aux hétéro à la situation plus que douteuse, du genre Tom Cruise, John Travolta, Keanu Reeves et quelques autres, on peut y ajouter Ricky Martin, qui passe des vacances à la plage avec son meilleur pote... Une façon très virile de secouer ensemble le sable du drap de plage... pour deux...

 

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