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Un Blogue CathoGay
15 janvier 2007

375. ceux qui arrivent à percer le brouillard

Ils y a des gens qui entrevoient dans l'Église des choses difficiles à percevoir, du moins pour le commun des mortels (dont je fais partie, j'en suis sûr). Que pensez-vous de cet article tiré du Salt Lake Tribune? Il faut se souvenir que Salt Lake City (dans l'Utah) est la ville où était évêque le nouvel archevêque de San Francisco (qui plus est, mon ancien curé quand je vivais à Los Angeles), lui-même successeur de l'actuel Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal Levada, ce dernier étant lui-même successeur du cardinal Ratzinger qui succéda... à Jean-Paul II. Un article, je vous l'avoue, qui invite à réfléchir : les choses pourraient être plus complexes qu'elles ne semblent à première vue...

Pour ma part, cet article contient une analyses les plus positives que j'ai lues depuis des mois. Mais est-ce que ce n'est pas simplement ma volonté de voir des signes d'espérance dans le moindre petit souffle? Ce que les anglophones appellent du whishful thinking...

Faites-vous votre propre opinion et, pour les moins anglophones d'entre vous, voici une traduction personnelle, pour laquelle votre indigne serviteur se roule par terre de honte et de confusion....

Le Pape est-il en train de flécher une nouvelle ère d'ouverture?
Certains pensent que le nouvel évêque (de Salt Lake City) est le dernier d'une liste d'hommes qui sont plus remarquables pour leur compétences que pour leurs qualités de "croisés"

Une analyse de Peggy Fletcher Stack du Salt Lake Tribune

Tous ceux qui en parlent disent que l'évêque John C. Wester, celui qui vient d'être nommé pour être le pasteur des quelques 200 mille Catholiques de l'Utah, est un homme ouvert, pragmatique, qui aime encourager et, ce qui est le fait le plus important, il n'est pas ouvertement idéologique.

Mgr John C. Wester

L'archevêque George H. Niederauer de San Francisco, le "patron" de Mgr Wester, dit de lui qu'il s'agit "d'une des personnes les plus compatissantes qu'il m'ait été donné de rencontrer. Il est soucieux du bien-être des gens. Il a un bon sens de l'humour et il voit la futilité de certaines choses, quand elles sont futiles.... Oh, et puis je crois qu'il aime aussi la pêche."

Mgr George H. Niederauer

Voilà ce que déclare Mgr Niederauer, bien connu en Utah puisqu'il a été à la tête du diocèse de Salt Lake City de 1995 à 2006.

Les observateurs disent que Mgr Wester, qui prendra sa nouvelle charge le 14 mars prochain après avoir été évêque auxiliaire de San Francisco, n'est pas du genre à menacer d'excommunication les politiciens catholiques qui sont en faveur du droit d'avorter, ni du genre à attaquer les militants gay ou encore les intellectuels qui posent des questions à la doctrine catholique officielle. Ces mêmes observateurs ne pensent pas qu'il est du genre rigide ou autoritaire, et certainement pas insensible aux souffrances des victimes d'abus sexuels de la part du clergé.

"Certains évêques arrivent à leur poste avec leurs propres objectifs ou les objectifs de celui qui les pousse", explique Mgr Francis Mannion, curé de St Vincent de Paul à Milcreek. "Je ne pense pas que Mgr Wester arrive avec une longue liste d'objectifs qu'il s'est fixés."

Et il semble que c'est le genre d'hommes que Benoît 16 recherche.

Depuis qu'il est devenu pape en avril 2005, Benoît 16 a nommé quelques 30 évêques aux États-Unis, et certains commencent à voir une logique apparaître, une logique qui semble clairement différente de celle de Jean-Paul II, en particulier durant les dernières années de son pontificat. Benoît 16 est, dit-on, plus impliqué dans le processus de nomination, consultant les dossiers et les documents. Il semble également que le cardinal William Levada, ancien archevêque de San Francisco et le mentor de Mgr Wester, pousse le pape dans cette direction.

Les évêques de Benoît 16 apparaissent comme des "hommes résolument optimistes et positifs, qui tentent d'éviter le conflit à tout prix", déclare Rocco Palmo, un observateur du Vatican résidant à Philadelphie et qui publie dans le magazine The Tablet de Londres.

Ces pasteurs montrent par l'exemple que l'essence de l'Église est d'élever, et non de condamner. Ils sont "ouverts, non seulement dans les cercles catholiques mais aussi en dehors", dit encore Rocco Palmo. "Ils travaillent au bien de tous, que ce soit des Catholiques ou des autres."

Il est clair que le pape Benoît ne recherche pas "des figures de proue mais plutôt des hommes bons, convaincants par leur intégrité", ajoute David Gibson, auteur du livre intitulé The Rule of Benedict: le pape Benoît 16 et sa lutte avec la mentalité moderne. "Tout cela fait partie d'une campagne générale pour plus de compétence, surtout après le scandale des abus sexuels de mineurs, une campagne visant à trouver des hommes capables d'annoncer l'Évangile tout en gardant la boutique."

De fait, Benoît 16 a "déçu les gens de droite, qui demandaient une purge, et il a calmé les anxiétés de ceux de gauche", explique David Gibson. "Il n'a pas nommé de croisés, mais simplement des évêques bons, solidement orthodoxes, des hommes qui s'engagent dans la culture de leur époque sans êtres flamboyants, qui ne suscitent pas la division."

Mgr Niederauer est l'un de ces hommes.

Il est qualifié de grégaire, d'urbain, un homme chaleureux et fin. Et tout en étant le défenseur de la pensée officielle de l'Église, il est ouvert d'esprit sur les questions sensibles, comme celle de la présence de gay dans les séminaires. Sa position est celle-ci: tous prononcent un voeu de célibat, quelles que soient les attirances sexuelles de chacun.

Mgr Niederauer a "gagné un succès immédiat", explique l'abbé Thomas Reese, professeur de longue date au Georgetown's Woodstock Theological Center. "C'est une belle nomination que la sienne." Il est "bien dans sa peau", ajoute Rocco Palmo.

Certains voient une preuve supplémentaire des priorités de Benoît 16 dans la nomination de l'archevêque Donald W. Wuerl, qui a pris sa charge à Washington DC en juin dernier.

Le Washington Post a décrit Mgr Wuerl, qui est âgé de 65 ans, comme un homme "typique de Pittsburgh, posé et éduqué, connu pour construire des ponts en coulisse, un homme qui préfère convaincre en privé plutôt que de manifester des exigences en public".

Une homme "de grande éducation et d'une grande sensibilité", ajoute David Gibson, qui habite à Brooklyn.

Mgr Donald W. Wuerl

L'influence grandissante du cardinal Levada au Vatican et de Mgr Niederauer à San Francisco suggère un glissement de l'influence traditionnelle dans le monde catholique américain, un glissement du Nord-Est vers la Côte Ouest, l'Ouest Montagneux et le Sud, dit-il encore. "Ici, à l'Est, on ferme plein d'églises. Là-bas, à l'Ouest, la question est plutôt de faire face à la croissance."

Qu'est-ce que cela suggère sur l'endroit où le pape va trouver les nouveaux évêques dont il aura besoin? Car après tout, quelques 25 évêques américains, dont 5 cardinaux, devraient prendre leur retraite dans le courant de cette année, d'après le Catholic News Service. Il y a, en effet, 14 évêques, dont 3 cardinaux, qui ont dépassé l'âge de 75 ans, celui qui marque leur demande de mise à la retraite. Et onze autres, dont 2 cardinaux, vont atteindre l'âge de 75 ans en 2007.

En sens contraire, Mgr Mannion déclare qu'il ne voit pas encore une logique dans les nominations effectuées par le pape actuel. "Je ne trouve pas évident un quelconque type particulier d'évêques propre à Benoît 16", dit-il. "D'ailleurs, l'Église est trop vaste pour qu'une pareille chose existe."

Par ailleurs, ajoute-t-il, le fait de choisir des hommes pour leurs compétences idéologiques ne fonctionne pas à long terme. Les hommes changent selon le diocèse où ils se trouvent tout simplement parce qu'ils doivent faire face à des défis différents.

"Des libéraux deviennent conservateurs, alors que des conservateurs deviennent libéraux," explique Mgr Mannion. "Ceux qui avaient des projets précis voient leurs choix complètement transformés par les circonstances locales."

Dans un monde et dans une Église en mouvement rapide, la tâche d'évêque est bien assez compliquée comme ça, dit-il encore. "Le simple fait de garder la tête hors de l'eau", ajoute-t-il, "est souvent la première de leurs tâches".

- fin de l'article -

Je ne sais pas que penser de cette analyse qui voit dans les nominations d'évêques par Benoît 16 une sorte de logique visant à promouvoir des hommes plus pragmatiques et chaleureux que doctrinaires...

Évidemment, dans un épiscopat comme celui des États-Unis, avec près de 600 postes d'évêques, on dispose d'une "population épiscopale" plus facile à aborder...

Affaire à suivre...

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