Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Un Blogue CathoGay
25 février 2007

393. hordes de minets minaudants

J'adore le Carnaval de Venise. Je trouve que c'est un moment très particulier dans une ville déjà particulière. En fait, l'idée de Carnaval m'a toujours beaucoup plue... Un commentaire dans un journal catho comparait le carnaval au tohu-bohu de la Création, dans les premières phrases du Livre de la Genèse. Un temps où l'on peut être tout ce qu'on veut, riche ou pauvre, célèbre ou totalement inconnu, homme ou femme. Mais aussi un temps propice à l'entrée en Carême, qui est comme une nouvelle création.

Tout ça pour vous dire qu'un de mes excellents amis m'a offert un livre sur les masques du Carnaval de Venise et que je ne résiste pas au plaisir de vous citer ce qu'il dit sur la fameuse gnaga, ou le masque de la chatte ménagère. Tout le monde connaît évidemment la bauta, immortalisée dans le film Amadeus. Mais on ignore souvent que la gnaga a été pendant des siècles le refuge des "homosexuels" de Venise. Et comme le Carnaval durait pratiquement huit mois par an, c'est un symbole important.

Voici les références du livre: Maschere a Venezia de Mario Bellani. Et voici l'histoire de la gnaga (à partir de la page 25).

 

L'histoire de la prostitation à Venise est incroyable. Il suffit de penser qu'en 1500, les prostituées étaient au nombre de 12 mille, presqu'un dixième de la population, et qu'elles subissaient la concurrence des prostitués hommes.

En effet, en 1511, un éminent personnage vénitien intervient afin de défendre énergiquement, face au gouvernement, les droits de ces pauvres femmes privées de clients. Et ce personnage est le Patriarche!

La solution trouvée par le gouvernement, pour augmenter les rapports hétérosexuels, un également incroyable: il permit aux prostituées de se montrer à moitié nues aux fenêtres de leurs maisons.

Encore aujourd'hui, dans la zone de San Cassiano, vous trouvez le pont et la rue "des nichons" (litt. delle tette).

La diffusion de l'homosexualité à Venise fut permise également grâce à un masque: la Gnaga. À l'origine, ce masque servait aux hommes à se déguiser en femmes (en simples ménagères) et c'est pour cette raison qu'il fut adopté par les homosexuels.

Il faut tout de même rappeler que les lois officielles prévoyaient, partout en Europe, la répression la plus violente contre l'homosexualité. À Venise, la peine était la pendaison... suivie du bûcher!

Mais grâce à la gnaga, un homosexuel avait le droit de se montrer librement parce qu'il devenait légalement, comme tous ceux qui portaient un déguisement, un "seigneur masque" et officiellement "la signora maschera" jouait un rôle et se divertissait.

Il était défendu d'arrêter une personne déguisée à cause de son comportement, même le plus bizarre, à moins qu'il ne soit violent ou dangereux.

La gnaga ne couvrait que la moitié du visage et laissait libre la bouche. Le masque était en papier mâché et de couleur blanche.

Les habits étaient ceux du peuple, de la ménagère. Quelquefois les gnaghe (pluriel de gnaga) étaient accompagnées d'amis vêtus généralement de façon plus grotesques, déguisés en petits enfants, les tati et les tate. Un déguisement qui était lui aussi habituel. Avec des "enfants", les gnaghe jouaient "à la nounou et son bébé".

Ils provoquaient les passants par des propos obscènes exprimés avec des voix disgracieuses qui ressemblaient à celles des chats (qui, en langage vénitien, font gnau et non miaou, d'où le nom gnaga).

J'imagine bien les ruelles de Venise remplies de minets masqués, minaudant des obscénités aux passants...

Quant au fait que le Patriarche de Venise lui-même était intervenu pour défendre la "vertu" de la vraie et saine prostitution hétérosexuelle, je n'en suis pas plus étonné que ça.

Publicité
Commentaires
K
which they are strictly casual footwear. In that respect they are just as at ease and trendy than your normal pair of loafers or sneakers.Colors applied Karen Millen Australia for being rather drab within the starting with
Publicité
Derniers commentaires
Publicité